LE CHARRON (2)

L'atelier du charron était, de par son activité, une véritable démonstration du travail manuel d’un seul homme et de son art. J’ai eu la chance dans mon tout jeune âge de pouvoir passer quelques minutes tous les jours dans ce monde fascinant. Joseph Nouvel m’a fait découvrir sa forge, sa grande scie arrimée au mur, sa multitude d’outils, il me tenait la main pour appuyer sur le bouton qui faisait démarrer le tour, mais m’interdisait d’approcher des grands cercles de fer rougeoyants prêts à être forgés et posés autour de la roue pour assurer son maintien et sa solidité .Il fallait faire très vite et arroser abondamment le tout pour ne pas brûler le bois. Son fils Paul était le seul autorisé à l’aider. Joseph Nouvel s’éteignit en 1948, les bandages en caoutchouc remplacèrent les roues ferrées et l’essor de l’automobile fit le reste.