La pêche (suite)

La pêche à la luminade  fut alors pratiquée dans la plus grande discrétion, par les nuits sans lune, à l’embouchure de la multitude des petits ruisseaux, se  déversant dans la rivière mère, là ou les truites viennent en abondance chercher l’eau plus fraîche descendant de nos collines. Cette pêche formellement prohibée  mais monnaie courante jusque dans les années 1950, donnait lieu lors des veillées, à des récits de poursuites par les gendarmes, souvent croustillantes  mais toujours à l’avantage du poursuivi. La barque était équipée à l’avant d’un récipient à fond plat contenant le foyer destiné à éclairer l’eau et détecter les truites. Muni d’un harpon à 5 ou 6 dents fixé sur un manche de 4 mètres de long, le harponneur de service embrochait le poisson qui allait prestement rejoindre ses congénères déjà entassés dans le panier  prévu à cet effet.